Message aux plus jeunes: il faut garder la tête sur les épaules!
Il faut garder la tête sur les épaules.
Extrême. Ce mot revient de plus en plus dans les échanges que je peux avoir avec des jeunes mecs. Ils cherchent, ils veulent, ils demandent de l’extrême.
Pourtant, il y a une incompatibilité. Jeune et extrême, ça ne fait pas bon ménage.
Je ne compte plus les ptits mecs de 15, 16 ou 17 ans qui tentent de forcer le barrage de l’âge légal pour « faire un plan SM », parfois en trichant et en mentant sur leur âge, et en t’expliquant, photos à l’appui, qu’ils pratiquent déjà régulièrement avec d’autres « masters » moins regardants… Je trouve ça triste et moche.
Je ne compte plus les ptits mecs de 18 ou 19 ans, ou à peine plus, qui se font déjà fister ou double-fister, parfois jusqu’au coude, preuve d’une déjà longue expérience en travail anal.
Je ne compte les ptits mecs qui aujourd’hui, à moins de 25 ans, collectionnent déjà les tenues latex, cuir… et tout le matos qui va avec ! Ce que je ne peux qu’admirer… Mais à la vue du prix du matos et des équipements fétish : comment font-ils pour se les payer ? Question à méditer… sans pour autant porter de jugement.
Il n’y a que 15 à 20 ans en arrière, cela relevait de l’impensable !
Tu arrivais sur la « scène » SM et Fétichiste après avoir fait un tour d’horizon complet de la sexualité… c’est-à-dire très rarement avant l’âge de 35 ou 40 ans.
Autant dire que, quand tu es dans la quarantaine, on te raconte moins de conneries que quand tu es dans la vingtaine… tu as du recul, une capacité de discernement et d’analyse, une capacité à anticiper et à prévenir qui te sont conférées par ce qu’on appelle « l’expérience de la vie ».
Expérience qu’un jeune de 20 ou 25 ans n’a définitivement pas.
Et puis aussi : ton corps n’encaisse plus forcément les mêmes choses à 40 ou 50 ans qu’à 20 ! Tu trouves vite des limites, et elles sont de raison, ou strictement physiologiques…!
Alors que s’est-il passé en si peu de temps ?
On l’oublie souvent, mais Internet s’est réellement démocratisé depuis les années 2000 / 2005.
Avant Internet, à part quelques publications « confidentielles », ou des mauvaises VHS louées en Sex-Shop ou en VidéoClub pour la soirée, il n’y avait pas grand chose… pour ne pas dire : rien !
Et ce n’est pas vieux ! C’était juste « hier »…
En ce temps là, on draguait dans les chiottes publics, dans les parcs, la nuit, dans des bars, ou sur des spots de drague en périphérie de ville.
Parfois aussi, sur Minitel, et donc : sans aucune photo… C’est incroyable, non ?
Avec l’avènement d’internet, l’accès aux images –photos et vidéos– les plus extrêmes est devenu d’une banalité et d’une facilité déconcertante. Je le sais pour y contribuer, avec mon site personnel, depuis maintenant une vingtaine d’années, même si souvent je m’autocensure dans ce que je diffuse, dans ce que j’accepte de montrer.
Et l’arrivée des smartphones avec accès à internet depuis maintenant 10 à 15 ans a décuplé cette facilité d’accès pour les plus jeunes, et cette ultra-banalisation !
A tel point qu’aujourd’hui, dans la cour des collèges et des lycées, on mate sur Xtube un porno hard à l’interclasse, ou des albums photo de mecs ou de nanas couverts de cuir ou de latex qui se font maltraiter dans des donjons tous plus incroyables les uns que les autres.
Résultat des courses ? Si vous demandez à un gamin de 12 ans de vous citer des fétichismes, de vous expliquer ce qu’est un fist-fucking, un plug ou un Prince-Albert : il y a 90% de chances pour qu’il vous réponde, et bien… !
Imaginez : un gamin de 15 ans sur trois a déjà entendu parler de la Fistinière… qu’il soit hétéro ou homo !
Moi, à 19 ans (en 1984), j’ai appris ce qu’était un Prince-Albert le jour où mon Master de l’époque m’en a fait poser un, chez un pierceur « clandestin » qui œuvrait en appartement, discrètement !
Les temps changent !
Et cette facilité d’accès à « l’extrême » le banalise totalement, au point que les plus jeunes aujourd’hui n’ont plus peur de rien, et ne se soucient pas beaucoup des conséquences.
J’ai le souvenir de ce saisonnier de 19 ans, qui travaillait en 2013 à Chamonix, pour une saison, et qui était passé me voir à plusieurs reprises. A 19 ans, il affichait déjà un « rosebud » monumental, ou si vous préférez : un prolapsus anal. C’est-à-dire qu’en poussant un peu, il expulsait complètement son ampoule rectale jusqu’au premier sphincter, il la faisait totalement ressortir de son cul.
Selon lui, et il en était très fier, c’était le résultat de 4 ans de travail quotidien et acharné de son cul ! Fist et double fist étaient ses pratiques préférées. Quand il arrivait, il retirait un plug monumental de son cul (monumental tant en largeur qu’en longueur) qu’il n’oubliait surtout pas de remettre en place avant de repartir.
Je suis resté en contact avec lui. Il a désormais 24 ans, et cet hiver, il est passé par la chirurgie réparatrice, en urgence, suite à une descente d’organe qui aurait pu être gravissime. 11 heures passées sur la table d’opération, et plusieurs interventions chirurgicales complémentaires depuis…
Se faire reconstruire le cul à 24 ans, c’est grave. Le plus grave, c’est qu’il ne pourra plus s’en servir ! S’il s’en ressert, c’est au risque de récidive, et à priori, cela pourrait lui être fatal…
Cet exemple, à travers le fist, vaut également pour toutes nos pratiques hard et SM. Vouloir allez trop vite, trop loin, ce n’est pas bon. C’est juste et seulement dangereux.
La morale de cette histoire est simple : il est nécessaire de savoir raison garder !
Je ne vais pas jouer au vieux con moralisateur, en disant que ces jeux hards et extrêmes ne sont pas pour les ptits jeunes… surtout que 80% des mecs dont je m’occupe ont moins de 26 ans . Mais je le fais avec respect et raison.
Il existe toute une gradation dans « l’extrême » : personne n’est obligé de viser immédiatement la plus haute des marches !!!
Simplement : ne cherchez pas à aller trop vite, trop loin, trop fort…. Gardez-en sous la pédale, pour vous permettre au fil du temps une progression, une gradation. Ne brulez pas les étapes ! Ce n’est pas un concours. C’est votre corps, c’est votre vie.
Évitez aussi de faire des plans sous chems, gardez toujours le contrôle de votre corps, de vos sensations, de votre esprit !
Et puis, si à 25 ans, vous avez déjà tout fait, je ne vous explique même pas comment vous allez vous faire chier à 30 ans, à 40 ans, ou à 50 ans !!! Pensez-y…
Soyez raisonnables, et raisonnez les « masters » qui veulent vous pousser tout de suite hors de vos limites !
Ne cherchez pas à devenir un bâtard ou un esclave de compétition, restez vous-mêmes, et en vie: c’est comme ça qu’on vous aime !
Et : ne brûlez pas les étapes, prenez votre temps. Vous avez toute la vie devant vous.